La RSE, un engagement de longue durée indispensable à tous les niveaux de l’entreprise


Loin d’être une simple couche que l’on ajouterait superficiellement à la surface de l’entreprise, la RSE doit non seulement être prise très au sérieux mais aussi être intégrée dans chacune de ses strates et sur la durée, comme l’a bien compris SAUNIER DUVAL/EAU CHAUDE/CHAUFFAGE INDUSTRIE (SDECCI).

« Un niveau de responsabilité maximum »

Le leader français du chauffage et du confort domestique individuel est en première ligne dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. « Nous sommes confrontés à un besoin de changement très important dans notre activité, explique Yuna Josse, sa Directrice Générale. Avec 41% des émissions, le plus gros consommateur d’énergie dans le monde est le bâtiment et le troisième l’industrie à 20%. Or nous sommes présents dans les deux secteurs ! Qui plus est, dans le bâtiment, 90% des consommations sont liées au chauffage et à la production d’eau chaude. Nous avons donc un niveau de responsabilité maximum pour faire changer les choses. Or nous fabriquons des produits extrêmement durables… Dès lors, sauf à prendre des mesures exceptionnelles, comment opérer des changements importants avant plusieurs décennies alors que nous ne remplaçons que 2% de nos installations chaque année ? ».

Dans le détail, le bilan carbone du Vaillant Group France, fournisseur leader en Europe pour les systèmes intelligents de confort domestique, auquel SAUNIER DUVAL/EAU CHAUDE/CHAUFFAGE INDUSTRIE (SDECCI) appartient depuis 2001, se divise en deux parties. Les émissions directes - usines, transport, flottes… - représentaient, en 2018, 36 000 tonnes de CO2. Un chiffre à mettre en regard avec les 160 millions de tonnes d’émissions indirectes, générées par ses clients, soit 99,97% du total ! Si la priorité est donc de changer les produits sur le terrain, cela n’empêche pas le groupe d’œuvrer depuis 2005 sur les deux niveaux. « Pour ce faire, la démarche SEEDS, initiée depuis de longues années et fondement de la stratégie du groupe Vaillant, est également largement déployée sur le site industriel nantais, Saunier Duval ». Centrée sur les piliers de la RSE que sont la préservation de l’environnement, des collaborateurs, de la société, le développement et les solutions, elle recouvre des objectifs très ambitieux…

Une bataille sur deux fronts

Sur celui des émissions directes, elle vise ainsi - 50% d’ici 2030 et - 90% en 2050 via un recours aux énergies renouvelables et à des véhicules verts, mais aussi tout un panel de mesures d’efficacité énergétique. Depuis son siège, situé depuis 1965 sur 11 hectares en plein cœur de Nantes et qui regroupe en moyenne plus de 800 employés et 150 intérimaires, Saunier Duval ne cesse de multiplier les initiatives. Parmi elles, des actions antigaspi et de recyclage, l’isolation des bâtiments, l’installation de panneaux solaires thermiques, l’usage d’un éclairage LED, le remplacement des équipements air comprimé par de l’outillage électrique, l’installation de boucles fermées d’eau, la réutilisation de chaleur fatale dans les process industriels ou encore le renforcement de la mobilité douce des employés. Avec des résultats impressionnants puisque depuis 2005, le site, labellisé Vitrine Industrie du Futur 4.0 en 2017, a divisé par trois sa consommation d’électricité et quasiment par dix celle de son eau ! Quant à celle de gaz, elle baisse de 5% par an depuis 15 ans. La part des fournisseurs devient également un élément majeur du calcul du bilan carbone, et le groupe émet vis-à-vis d’eux des conditions très particulières, les sélectionnant en fonction de leurs engagements RSE. La diminution de son impact environnemental passe également par des projets d’afforestation, notamment au Pérou, au Costa-Rica et à Panama, la ceinture équatoriale produisant les résultats les plus performants pour la planète. Autre initiative remarquable : le partenariat européen du groupe Vaillant avec l’association SOS Villages d’Enfants permet de remplacer les chaudières vieillissantes des maisons des villages d’enfants SOS par des solutions de chauffage plus performantes d’un point de vue économique et écologique. Le don de chaudières permet de chauffer confortablement les lieux de vie des enfants et d’améliorer leur quotidien dans les maisons des villages SOS.

Du côté des émissions indirectes, l’objectif est encore plus ambitieux avec -55% d’émissions en 2030 et -97% en 2050. La solution miracle ? Les pompes à chaleur, appelées, à terme, à remplacer tous les produits utilisant de l’énergie fossile. Le site de Nantes est au cœur de cette transition : Saunier Duval a commencé la production de pompes à chaleur en 2010 pour atteindre, en 2023, une capacité de production annuelle de 120 000. Nous y retrouvons notamment la fabrication de PAC au fluide naturel R290, jusqu’à 700 fois moins émissif que les fluides traditionnels. Les chaudières à condensation, les plus efficaces en matière énergétique, sont également toujours fabriquées sur ce site industriel nantais historique. L’entreprise est aussi engagée dans une démarche de transparence complète sur l’utilisation de la matière : à chaque développement est calculé l’impact carbone. Depuis 2010, un produit est désormais certifié sur son cycle de vie, qui porte sur ce qu’il va émettre en gaz à effets de serre durant toute son existence, comme le demandent déjà des nations comme les Pays-Bas et devrait le faire bientôt l’UE. « Aujourd’hui, les produits en énergies renouvelables représentent plus de 35% de notre chiffre d’affaires, contre 6% il y a seulement trois ans, se félicite Yuna Jossé. Pour nous, le développement est notre fondement éthique : ce n’est nullement un simple argument de vente, mais un prérequis, une question de survie pour l’entreprise tant en France qu’à l’étranger, y compris en Chine. Et cela passe par deux axes : un caractère plus vertueux de nos process de fabrication allié à un développement produit qui doit s’accélérer ».

« Un marathon, et non un sprint ! »

Pour Benoist CLOUET, Directeur des Actions Régionales à la FIM - Fédération des Industries Mécaniques, « l’exemple de Saunier Duval et du groupe Vaillant montre bien que la RSE n’est pas une couche de vernis que l’on déposerait artificiellement à la surface de l’entreprise. Elle doit au contraire en imprégner toutes ses strates, depuis la phase de production, fournisseurs inclus, jusqu’au cycle de vie des produits ! »

Et cela n’a rien d’utopique. Yuna Jossé insiste : « toutes ces démarches nécessitent des investissements réguliers qui s’étalent sur plusieurs décennies. Il s’agit d’un marathon, et non d’un sprint ! Il nécessite des actions pour anticiper de probables futures réglementations environnementales et de ne pas penser en termes de ROI. Ce n’est pas rentable à court terme : nous travaillons pour l’avenir ! »

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