25 novembre 1915 : grâce à Albert Einstein, tout devient relatif !


Cette semaine, retour sur la découverte majeure du scientifique le plus connu au monde qui présente, ce 25 novembre 1915, sa théorie de la relativité générale à l'Académie royale des sciences de Prusse.

Un étudiant tout sauf ordinaire

Personnalité étonnante que celle du célébrissime Albert Einstein qui naît le 14 mars 1879 à Ulm. Sa vocation scientifique est précoce : il a en effet à peine cinq ans quand il se fascine pour une boussole dont il trouve le fonctionnement "miraculeux", selon ses propres termes. Il est vrai que le milieu dans lequel il évolue est propice à la réflexion. Son oncle Jakob, ingénieur dans l'entreprise de matériel électrique de son père, s'amuse ainsi à le défier sur des problèmes mathématiques. Le jeune garçon se plonge également dans des discussions enflammées avec un étudiant en médecine qui fréquente son foyer et qui, amusé par sa curiosité, lui offre quantité d'ouvrages de sciences et de philosophie.

Cet autodidacte dans l'âme présente néanmoins un parcours scolaire au mieux atypique… pour ne pas dire chaotique. Il ne supporte pas en effet le pouvoir qu'il juge arbitraire des enseignants. Lesquels le considèrent en retour comme un mauvais élément, particulièrement étourdi. En 1896, il parvient néanmoins à intégrer l'École polytechnique fédérale de Zurich où il rencontre une certaine Mileva Marić, qu'il épousera en 1903 et qui lui donnera trois enfants. Après avoir obtenu de justesse son diplôme, il postule sans succès à plusieurs emplois universitaires avant de se résoudre à trouver un emploi dans l’administration. Sans pour autant renoncer à poursuivre ses travaux…

Le Cerveau

Il publie ainsi plusieurs articles notamment sur la relativité restreinte en 1905, qui sera considérée plus tard comme son annus mirabilis. Dès lors, il est – enfin - entraîné dans la spirale du succès académique. Le 9 juillet 1909, il est nommé docteur honoris causa par l’université de Genève et professeur à celle de Zurich, puis en 1911 à celle de Prague. La même année, il est invité au premier congrès Solvay, en Belgique, qui rassemble les scientifiques les plus connus et où il rencontre notamment Marie Curie, Max Planck et Paul Langevin. Revenu à Zurich en 1912, il est nommé l'année suivante à l’Académie des sciences de Prusse. En 1914, il déménage à Berlin et entre à l'Académie royale des sciences et des lettres, ce qui lui permet de se consacrer entièrement à ses travaux de recherche.

Alors que la Grande Guerre débute, ce pacifiste convaincu traverse une crise personnelle profonde. Son épouse le quitte et s'installe en Suisse avec leurs enfants, le laissant seul à Berlin. C'est pourtant à cette époque qu'il va poser les fondations de la physique moderne grâce à une théorie révolutionnaire.

Agé d'à peine 37 ans, il soumet en effet ce 25 novembre 1915 aux savants de l'Académie royale des sciences de Prusse un manuscrit qui va devenir mythique. Fruit de huit années de dur labeur, sa Théorie de la relativité générale sonne comme un coup de tonnerre qui fait voler en éclats tout ce que le monde scientifique pensait savoir de l'univers et de son fonctionnement ! Introduisant la notion d’espace-temps, il explique que ces deux notions a priori distinctes sont en fait liées. Le célèbre journal anglais The Guardian résume ainsi sa découverte : "ce qui rend la relativité générale distinctive est qu’elle traite la gravitation non pas comme une force entre deux corps tels que le Soleil et la Terre, mais comme une déformation et une distorsion dans la géométrie de l’espace et du temps". Vous suivez ? Cette théorie, très complexe, va pourtant faire du scientifique une célébrité internationale.

Lorsqu'il mourra quarante ans plus tard, le 18 avril 1955 à Princeton, il aura eu le temps de recevoir le prix Nobel de physique en 1921 et sa fameuse l’équation E=mc2 sera devenue, comme lui, légendaire. De nos jours, il est toujours considéré comme l'un des plus grands scientifiques de l'histoire. Le Time l'a consacré comme LA personnalité du XXème siècle et il symbolise, dans la culture populaire, l'intelligence, le savoir et le génie.

"Ceux qui aiment marcher en rangs sur une musique, ce ne peut être que par erreur qu’ils ont reçu un cerveau : une moelle épinière leur suffirait amplement." – Albert Einstein