12 septembre 1909 : le caoutchouc synthétique voit le jour


Aujourd'hui, intéressons-nous de plus près à un chimiste allemand, Fritz Hofmann, qui, le 12 septembre 1909, dépose le brevet du premier caoutchouc synthétique. Imaginez un p(n)eu…

Le plastique, c'est fantastique, mais le caoutchouc super dur

Lorsque Fritz Hofmann naît le 2 novembre 1866 à Kölleda, en Allemagne, le caoutchouc et ses nombreux avantages sont connus depuis de nombreux siècles.

Saviez-vous par exemple qu'en Amérique centrale, les Mayas et les Aztèques utilisaient le latex de l’hévéa pour fabriquer des balles et en imperméabiliser leurs canoës ? Il faut néanmoins attendre 1736 pour qu'un naturaliste français, Charles Marie de La Condamine, le redécouvre au Pérou et comprenne le formidable potentiel du caoutchouc naturel. C'est d'ailleurs lui qui lui donne ce nom, formé à partir de deux mots indigènes et qui signifie littéralement "bois qui pleure".

Mais pendant près d'un siècle, son utilisation reste restreinte en raison de ses problèmes de résistance aux variations thermiques : il durcit sous l'effet du froid et devient visqueux quand il fait chaud… Jusqu'au tournant des années 1840 où l’Américain Charles Goodyear observe que le caoutchouc traité par le souffre - la "vulcanisation" - résiste aux variations de température.

À partir de ce moment, sa production explose, notamment sous l'effet du développement de l'automobile. Seul problème : son prix aussi atteint des sommets ! Aussi en 1906, la firme allemande Bayer met-elle en jeu 20 000 marks qui seront attribués au chimiste qui parviendra à fabriquer un équivalent du caoutchouc naturel pour moins de 10 marks par kilogramme…

And the winner is…

C'est alors qu'apparaît Fritz Hofmann. Après des études de pharmacie à Berlin, il s'est orienté vers la chimie et a obtenu brillamment son doctorat à l'université de Rostock. Il mène alors de front des recherches sur les produits pharmaceutiques et les caoutchoucs synthétiques. C'est donc un chimiste confirmé qui parvient à décrocher le Graal en mettant au point un polymère dérivé du pétrole, moins souple mais nettement plus résistant que le caoutchouc naturel, dont il dépose le brevet ce 12 septembre 1909. D'autres versions suivront, améliorant sans cesse les performances.

De nos jours, le caoutchouc synthétique est présent partout en raison de ses propriétés uniques. Elastique, il peut s’étirer jusqu’à 10 fois sa taille sans se déformer et conserver cette propriété jusqu’à une température de -50°C. Isolant et étanche, il est imperméable à l’air, à l’eau, au gaz et même au bruit. Résistant, il amortit les chocs et atténue les vibrations. Ses applications sont multiples : joints, bracelets, pneus, revêtements de toitures… Autant de qualités qui le rendent particulièrement précieux dans l'industrie en général, et celle des transports en particulier, que ce soit l'automobile, le ferroviaire, l'aéronautique ou même l'aérospatiale.

Et Fritz Hofmann dans tout cela, nous direz-vous ? Avant de quitter cette Terre le 22 octobre 1956 à presque 90 ans, il aura reçu la reconnaissance de ses pairs, tant par les postes qu'il occupera par la suite que par les décorations reçues. Lesquelles n'étaient assurément pas en caoutchouc !

"Il y a tellement de rebondissements dans mes livres qu'on les croirait en caoutchouc" – Frédéric Dard